Cette
semaine, je cède mon espace de blogue à un confrère de l’Association canadienne
des rénovateurs.
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J'ai déjà
parlé du fait que la plupart des entrepreneurs et des travailleurs ne portaient
pas de casque de sécurité sur les chantiers de rénovation domiciliaire. On
parle d'une « culture »! Ce
qui signifie que si le patron ou le contremaitre ne porte pas de casque, c'est
la norme de ne pas le faire. Si vous décidez de le porter, vous avez l'air d'un
« looser », pire, d'une « tap...»!
Avec une
telle culture, on peut ainsi faire bien des compromis sur la sécurité, comme de
ne pas attacher les échelles au haut et au bas comme le veut le Code de
sécurité. Ou encore se servir d'équipement endommagé et dangereux. Et que dire
de ce trou dans le plancher qui devrait être recouvert ou entouré de garde-fous?
Une chute de 15 pieds sur la dalle de ciment du sous-sol. Malgré cela, tous les
travailleurs ainsi que le patron continuent à travailler autour du problème. Et
sur le toit, personne n'utilise de harnais de sécurité ou s'ils le font, le
harnais n'est même pas attaché!
Je ne parle
pas d'une situation hypothétique : je l'ai vu maintes et maintes fois sur les
chantiers. Je ne suis pas le seul à le constater : les nouveaux
travailleurs le voient aussi, mais sont astreints au code du silence. Ils
se sentent mal placés pour en parler, lorsque la culture veut que l'on
contourne les règlements, que l'on coupe les coins ronds et que l'on ne fasse surtout
pas de vague.
Cette situation
est alarmante et dangereuse. Au fil des ans, j'ai connu plusieurs entrepreneurs
qui ne sont jamais revenus à la maison après le travail à la suite d'un
accident de travail mortel. Pour une question de mauvaise gestion et de
pratiques sécuritaires inexistantes. Cela s'inscrit dans une volonté de terminer
le travail le plus rapidement possible, en ignorant le bien-être de la
ressource la plus précieuse, les travailleurs. J'ai déjà été sur des chantiers
où des travailleurs ont trouvé la mort ou, pour les plus « chanceux », se sont
retrouvés en fauteuil roulant. C'est effrayant : vous ne voudriez pas en être
témoin, moins encore victime.
Ceux qui
survivent à un accident de travail doivent souvent vivre avec des douleurs pour
le restant de leurs jours. S'ils reçoivent tout d'abord des prestations de la
CSST ou de régimes d'assurance privé, ces paiements peuvent cesser peu après
l'accident. Un bon ami est tombé d'un toit et s'est retrouvé en fauteuil
roulant pendant un an. Les prestations ont pris fin un an après qu'il ait
quitté ce fauteuil. Neuf années plus tard, il ne peut toujours pas conduire une
voiture et peine à trouver de l'emploi. Il n'a jamais retrouvé sa vie d'antan.
Il est
grand temps de mettre fin à cette culture du silence.
Alec
Caldwell
Président et
fondateur de la Canadian Association of Renovators and Home Services (CARAHS)