vendredi 5 avril 2013

Pas une maison, un escalier

Un multiplex tout à fait semblable, même année de construction avec des matériaux similaires, coûte à Montréal quatre fois plus cher à l'achat qu'à Shawinigan. Par exemple, 400 000 $ au lieu de 110 000 $. De l'autre côté de la médaille, le loyer de 450 $ exigé à Shawi sera quasiment doublé en métropole. Poussons plus loin l'écart: ce même logement sera loué 1200 $ à Sept-Îles.

Le temps moyen pour vendre un condo à Tremblant est évalué à un an alors qu'il est de 100 jours dans l'ensemble du Québec et d'à peine un mois dans certains quartiers du Plateau Mont-Royal très recherchés.

Cette année, au moins cinq milles maisons de moins changeront de main par rapport à la situation d'il y a trois ans.

Ajoutez à cela le réajustement inexorable, un jour ou l'autre, mais on ne sait pas quand, des taux d'intérêt historiquement bas, la croissance moins rapide de la démographie au cours des deux prochaines décennies malgré l'immigration, la taille des ménages qui rapetisse, un ménage sur trois est constitué d'une seule personne et la population qui ne cesse de vivre plus longtemps, délaissant du coup leur statut de propriétaire, et vous avez là une soupe complexe au bouillon trouble.

Dans un tel maelström, où l'achat et la vente d'une maison peut résulter en perte ou en profit même si on prend toutes les précautions d'usage en termes de recherche de conseils et de statistiques.

Pas étonnant qu'un plus grand nombre de personnes expriment aujourd'hui leur hésitation avant d'acheter leur première maison ou de changer pour une autre, neuve ou usagée.

Surtout quand on sait qu'une transaction en escalier ne peut être gagnante-gagnante.