lundi 4 mai 2009

La douce mélodie printanière des scies et des perceuses

René Vézina, du journal Les Affaires, a tellement visé juste dans l’édition de cette semaine que je lui laisse l’espace de mon blogue.

La quincaillerie Azores, elle, résiste. Elle fait même de bonnes affaires. Pourquoi? Parce que, sur le Plateau, comme partout au Québec, on rénove. Et encore plus en temps de récession.


On dit que les pharmacies et les chaînes de restauration rapide, notamment, ont tendance à bien s’en tirer en période de ralentissement, et le phénomène se confirme une autre fois. Les outils aussi se vendent bien.


Les gens bricolent et réparent davantage... du moins, ceux qui ont le talent nécessaire; sinon, on peut toujours faire appel à des pros. Tout ce monde sera d’autant plus occupé cet été que les crédits gouvernementaux à la rénovation ne valent que pour 2009.


S’il fallait un autre argument pour vous en convaincre, considérez l’abondance de campagnes publicitaires. Rona, Réno-Dépôt, BMR, Marcil et les autres, sans oublier toutes les entreprises de portes et fenêtres, tapissent les journaux et les médias électroniques de leurs offres.


Le contexte est favorable. Non seulement des subventions sont disponibles, mais quand l’économie ralentit, les gens ont le réflexe de mieux aménager le nid familial. Et les prix de l’énergie ne demeureront pas indéfiniment au plancher. Miser sur l’efficacité énergétique constitue une option avantageuse, surtout si les gouvernements paient une partie des frais.


De toute façon, au Québec, c’est une question de culture et de saison. Lorsque le printemps explose, les chantiers de toutes tailles reprennent. Les jardineries sont prises d’assaut. Puis il faut bien rafraîchir le patio, la salle de bains, la cuisine, le sous-sol... Et il faut en avoir pour son argent.


De là l’attrait des grandes promotions et la popularité soutenue d’Ikea, par exemple. Je sais, on n’en trouve plus qu’à Montréal et à Boucherville, mais la grande surface suédoise demeure un fidèle indicateur de l’humeur populaire. Les fins de semaine, le stationnement est archi-plein et l’attente est longue aux caisses.


Et même si on redoute le moment où il faudra décoder le plan en 12 étapes pour assembler correctement la bibliothèque ou la penderie, c’est devenu une sorte de rituel.


À vos marteaux, et réservez votre entrepreneur ! S’il vous fait des façons, rappelez-lui que la récession ne sera pas éternelle. Un jour, pour lui, les temps seront plus durs...


rene.vezina@transcontinental.ca


Dans le voisinage, sur le boulevard Saint-Laurent, à Montréal, d’autres commerces traditionnels ont fermé leurs portes, victimes de l’usure du temps. Pas celui-ci. Au contraire, il est en expansion, porté par ce qu’on appelle une « tendance lourde ».

La quincaillerie Azores vient de s’agrandir en annexant le magasin de meubles voisin. Elle niche au cœur du quartier portugais et du Montréal cosmopolite, près de la rue Marie-Anne, là où le paysage urbain a bien changé au fil des ans. Les restaurants et les bars ont peu à peu remplacé les magasins de tissus et autres commerces d’une époque quasi révolue, celle où les « marchandises sèches » régnaient sur la Main.