jeudi 26 août 2010

Avocasseries et tabous

Maître Bastarache, sur son arbre perché, malgré l’armada à sa disposition et la carte de crédibilité qui le précède, doit manœuvrer tout en courbes et en nuances et en zigzags, déposant un jeté ici sur l’expression trop criarde « enquête sur l’industrie de la construction », censurant là où une allusion excéderait le strict examen de la nomination des juges.

Maître Bellemare, déchiré entre une nature de justicier populaire et la peur raisonnable d’être attaqué pour diffamation et finir dans le box, use de bémols, s’astreint à un flegme frisant l’emprunt quand on connaît son caractère, histoire de conjurer la portée de ses demi-affirmations.

Nous, non-avocats, en serons quittes pour assister à la victoire de la technique et de la procédure. Pour la vérité vraie, on repassera.

N’empêche, l’exercice n’aura pas été futile. Car si tant est que le politique n’aurait pas respecté la sacro-sainte règle de la séparation des pouvoirs élevée au statut d’intouchable depuis 1789 dans nos démocraties, les années à venir, peu importe le parti au pouvoir, couleront assainies.