jeudi 7 juillet 2011

(In)justice

Il y a de ces jours où on se sent lésés ou violés dans ses droits. On réclame justice pour se rendre compte qu'elle n'existe pas vraiment. Les avocats, par contre, bons et mauvais, sont bien actifs.

On sait tous que la délibération des jurés dans l'affaire du cardiologue qui a poignardé à mort et à froid ses deux enfants relève de la qualité du plaideur face à la Couronne.

On devine aussi que l'équipe légale du Fonds monétaire international a dû doubler d'efforts et de créativité pour protéger son président contre lui-même depuis plusieurs mois et en particulier après l'aventure au Sofitel de New York.

On ignore cependant qui est l'avocat qui a réussi à convaincre le Conseil du trésor d'accorder zéro dollar à la Coalition Bois Québec, l'empêchant de poursuive son offensive publicitaire "Je touche du bois".

En trois brèves et somme toute modestes campagnes de communication, la Coalition Bois, co-fondée par l'AQMAT, connaissait pourtant des fruits prometteurs. Le sondage d'opinion scientifique conduit par la firme L'Observateur montre que les Québécois sont de plus en plus favorables (87 % en 2008 et maintenant 91 % en 2011) à l'utilisation du bois au Québec pour soutenir l'économie des régions, pour protéger les emplois du secteur forestier (on passe de 80 % à 85 %) pour réduire notre dépendance à l'égard des exportations brutes vers les États-Unis (de 77 % à 83 %) ainsi que pour se protéger contre tout ralentissement de l'économie américaine (de 62 % à 70 %).

Les vertus écologiques du bois et la qualité des porte-paroles de la dernière campagne (ex.: Patrice Brisebois) sont citées en premier parmi les 1200 personnes sondées ce printemps comme étant des appréciations notables du travail communicationnel de la Coalition Bois.

Stopper tout maintenant me semble une injustice. Réduire au  minimum le budget de cécobois comme le gouvernement semble aussi en avoir l'intention est plus qu'une injustice dans la mesure où les études de ce centre d'expertise et surtout l'accompagnement sur le terrain auprès des promoteurs et architectes avaient déjà permis d'augmenter sensiblement la présence du bois dans les structures des bâtiments non résidentiels.

Notre cause si défendable aurait-elle été présentée par un argumentaire moins bien exposé que celui d'autres plaideurs également en quête de crédits ? Tout s'étant passé entre quatre murs au Conseil du trésor, on ne saura jamais la vérité. Ou plutôt on la connait. Autant que pour les autres drames évoqués...