jeudi 28 février 2013

Abuseurs abusés

Qui est en faveur d'un comportement présumé d'un chômeur qui ne cherche pas sincèrement de l'emploi, préférant épuiser jusqu'au plafond les dollars d'assurance emploi auxquels notre système lui donne droit?

Personne.

Qui aime apprendre que quelqu'un est physiquement et mentalement apte à contribuer au marché du travail tout en choisissant, comme le prévoient ses droits, de recevoir passivement ses prestations d'assurance emploi?

Personne.

Même les prestataires eux-mêmes doivent nous trouver con, comme société, de leur permettre ainsi d'abuser du filet social imaginé, au départ, pour atténuer les effets des lendemains de la première guerre mondiale.

On doit être solidaires de ceux et celles qui ont perdu leur emploi. Des mesures publiques doivent demeurer en place pour les aider à rechercher un nouveau gagne-pain afin de retrouver leur dignité citoyenne.

Cela n'autorise cependant pas l'État à considérer les chômeurs comme des fraudeurs d'emblée chez qui il faut effectuer des visites impromptues à l'image des descentes de l'UPAC chez le maire de Laval!

Un travailleur ne perd pas tous ses devoirs en perdant son job. Comme prestataire d'assurance sociale pendant son chômage, il lui est requis de prouver qu'il fait les efforts nécessaires pour se retrouver. Sinon, là, l'État, doit exercer au nom de l'ensemble des contribuables ce qu'il est convenu d'appeler une diligence raisonnable afin d'évacuer tout fraudeur potentiel.

Le gouvernement doit aussi considérer la situation particulière du travail saisonnier dans une agglomération ou une région donnée. Ce sujet touche nos membres au premier degré car 75 % des quincailleries et centres de rénovation embauchent du personnel qu'ils libèrent après quelques mois.

Il y a la situation propre de l'individu en posture de non-emploi. Il y a aussi celle d'un grand lot d'individus d'une même région qui peuvent être victimes d'une activité économique cyclique.

Personne ne doit abuser. Pas même l'État.