jeudi 11 mars 2010

Le meilleur ami

Chaï, il s’appelle. Ça se prononce Tcha_i, difficilement, pour être sûr de ne confondre son nom avec aucune autre consonance de la langue française. À part peut-être le singe aye-aye, que j’utilise rarement, sauf au Scrabble. Un mot qui paye. L’opposant fait « Aïe! »

Chaï a huit semaines plus trois jours. Trois jours de paternité canine. Mais pas trois nuits. Zéro nuit. Zéro dodo. Toutes passées à sortir Chaï, qui a la vessie grosse comme une prune, j’exagère, un pruneau.

C’est un caniche royal. Ainsi les qualifie-t-on par chez nous, alors que l’appellation d’origine contrôlée et européenne de la race est caniche standard. De la royauté en Nouvelle-France, nous n’avions que la fleur de lys. On a aussi un chien maintenant. On progresse.

Donc, je suis là, aux aguets de la moindre envie de sieur Chaï pour me précipiter dehors tout de suite après avoir lancé son nom suivi d’un non retentissant quand monsieur s’est échappé trop vite.

Je suis las, à essuyer, à faire boire, à rentrer, à lui montrer « assis » et « viens », à le faire jouer, à l’essuyer encore, à l’épier toujours. À lui répéter qu’il est bien, qu’il est bon, qu’il est beau.

Et bientôt ma femme lui fera les ongles et je lui ferai prendre son bain.

Puis on sortira aux aurores parce qu’il le voudra.

Plus de doute : l’homme est le meilleur ami du chien.
Mon nouveau maître